De quelle ville "me" s'agit-il?

12 OCTOBRE 1999 ( 29e anniversaire)

DE QUELLE VILLE "me" S'AGIT-IL?

 

Ce texte a été écrit le 12 Octobre 1999 ( mon 29e anniversaire) à Saint Romain en Côte d'Or.Un metteur en scène avait choisi le titre et nous avait donné 1h pour écrire un texte en toute liberté.J'ai donc écrit ce texte et le dédie à la population algérienne ayant subi la décennie noire des années 90 .

 

 Ma ville c'est ma ville, je la connais, elle est en moi et je suis en elle. Hier je la poursuivais et aujourd'hui elle me poursuit.

 Dans cette ville, tout le monde se croise. On va à droite, à gauche...<< Salam ça va...et c'est l'infini...

 Ma ville a des étages: un étage de luxe où tous les ingrats sont protégés. Des grands gars de bien qui écrasent des petits gens de mal sans lever le pied.

 Un autre étage est réservé à moi né un 12 Octobre, il y a quatre chambres: Une aussi triste que la tristesse, une aussi moqueuse que l'ironie, une aussi obscure que l'obscurité et la dernière celle que je préfère et celle où je ne peux entrer, elle est impénétrable. Pourquoi? parce que je l'ai voulu.

Il y a un énorme pont dans ma ville, quand les petits gens le traversent, leurs têtes fonctionnent comme des radars qui cherchent à détecter un objet volant. Au bout du pont, c'est l'étage le plus haut, en regardant on dirait une ville qui se redresse pour crier sa douleur. Les feux rouges ne font pas partie du code de la route et n'organisent pas la circulation, ils interdisent à qui se doit de circuler, et quand les feux verts s'allument c'est le piège, l'invitation à l'inconnu...

 Ma ville, elle est inconnue, méconnue et jamais reconnue, qu'elle crève de vie ou qu'elle vive après toute cette vie!!!

Quelqu'un m'a dit" on va construire un nouvel étage dans la ville". Oui! dans ma ville on construit pour que ses enfants aient encore moins de choses. Ah mais oui c'est cela! voilà pourquoi ses enfants aiment détruire, détériorer, pulvériser, saccager, renverser, casser, éliminer pour avoir plus de choses.

Dans ma ville, il y a une grande mosquée "Ibn Badis" qui a toujours l'impact des balles. Quand je passe à côté, je me souviens d'une ville enflammée qui faisait peur à la peur et qui n'avait plus de vitesse jusqu'à ce que je ne la retrouve plus ma ville à moi.

 

12 Octobre 1999- Djamel SAYAD Snapshot 20160927 3

 

 

Date de dernière mise à jour : 13/11/2022

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