COEUR ENDEUILLÉ
J'ai cherché dans l'oubli un vain sommeil
Mais l'implacable réalité veille
Je mélange sourire et larmes comme Avril
Je suis terrassé par ma jeunesse en vrille.
Ô mon coeur! recueille toi en ce moment grave
Impossible! tel un fauve se dresse l'entrave
Connaitrai-je enfin la paix dans l'âme?
Connaitrai-je enfin la paix sans armes?
Femme, ne rends pas notre désarroi aussi complet
N'aggrave pas notre douleur en remuant notre plaie
Que toutes les beautés m'entourent: il n'y a que toi
Et ce n'est que de toi que je rêve sous notre toit.
Toi qui démembre et décompose en un moment
Aussi naturellement que sans discernement
Que t'a t'on injecté pour tuer ta conscience?
Jusqu'au point d'oublier qu'il y a une Justice.
Toi l'usé qui t'éternise dans la langue de bois
Qui promet pour ensuite nous laisser aux abois
Tes déclarations engendrent et sèment la mort
Mais bien sûr tu crois que ce n'est de ton ressort.
Ô Algérie! ils commettent l'irréparable
Feront-ils de toi un monument effroyable?
Non! non! je ne pourrai voir un pays si beau
Devenir et finir en un vague tombeau.
Ah mon coeur! accrochons nous aux joies éphémères
Avant d'aller retrouver ce train de vie amer
Avant qu'on vienne nous apprendre la nouvelle funèbre
Pleurons tout en silence dans les froides ténèbres.
29 Avril 1997 - Djamel SAYAD