EL OUED
Du désespoir arrangeant au troublant espoir
Je fixe le précipice du oued silencieux
Du plus profond de ses abîmes j'y vois des cieux
De sa sécheresse, boire et voir tout son déboire.
Ô oued ! Jusqu'à quand le poids de ce fin mystère ?
Jadis une seule goutte faisait surgir ta force
Tu remplissais mes yeux d'une vive écorce
Tu abreuvais mes oreilles des sons de la terre.
À présent sec, seules les roches témoignent et racontent
Depuis zmène seules les odeurs de brûlé montent
Aux yeux qui pleurent ce cours de vie ruisselant.
De tant d'éloignement je reviendrai vers toi
Je te veux ressuscité d'un reflet parlant
Ton flot et ma présence le plus beau des détroits.
Djamel SAYAD
13 mars 2022