CRÉPITEMENT
Elle me décrit un bel amour mortel
Sous les tuiles pleureuses de terre et de sang
Ô Feraoun à l'anniversaire absent !
Ta plume criblée de balles encore s'attelle.
Fée aux yeux arabesques qui s'est tue
En plein vent de la colline oubliée
Ô Mammeri ! Est-ce le présent noyé
Dans le passé tabou de mots contus ?
De ruelles à l'arcade elle monte sur scène
Et m'ouvre les portes de la Grande Maison
Ô Dib ! Est-ce Dar Sbitar en prison ?
Que reviennent les pas d'Omar à Tlemcen !
Elle m'emmène dans le filtre de la nuit
Me fait voir un polygone étoilé
Ô Kateb ! Est-ce Nedjma constellée ?
Révèle moi son secret qui me fuit !
Elle sublime mes yeux de deuils enfin guéris
Jusqu'à enluminer le blanc de l'Algérie
Ô Assia ! Revit le temps des plumes chéries
D'un kanoûn qui crépite au pouls de la patrie.
Djamel SAYAD
14 décembre 2024