COEUR ENDEUILLE

AVRIL 1997

COEUR ENDEUILLÉ                       

  J'ai cherché dans l'oubli un vain sommeil

     Mais l'implacable réalité veille

 Je mélange sourire et larmes comme Avril

Je suis terrassé par ma jeunesse en vrille.

 

  Ô mon coeur! recueille toi en ce moment grave

   Impossible! tel un fauve se dresse l'entrave

Connaitrai-je enfin la paix dans l'âme?

Connaitrai-je enfin la paix sans armes?

 

Femme, ne rends pas notre désarroi aussi complet

N'aggrave pas notre douleur en remuant notre plaie

Que toutes les beautés m'entourent: il n'y a que toi

Et ce n'est que de toi que je rêve sous notre toit.

 

Toi qui démembre et décompose en un moment

Aussi naturellement que sans discernement

Que t'a t'on injecté pour tuer ta conscience?

Jusqu'au point d'oublier qu'il y a une Justice.

 

Toi l'usé qui t'éternise dans la langue de bois

Qui promet pour ensuite nous laisser aux abois

Tes déclarations engendrent et sèment la mort

 Mais bien sûr tu crois que ce n'est de ton ressort.

 

Ô Algérie! ils commettent l'irréparable

Feront-ils de toi un monument effroyable?

Non! non! je ne pourrai voir un pays si beau

Devenir et finir en un vague tombeau.

 

Ah mon coeur! accrochons nous aux joies éphémères

Avant d'aller retrouver ce train de vie amer

Avant qu'on vienne nous apprendre la nouvelle funèbre

Pleurons tout en silence dans les froides ténèbres.

 

                                                                                     29 Avril 1997 - Djamel SAYAD                                                 

 

 

Date de dernière mise à jour : 10/09/2019

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